Tous appelés !

A l’occasion de la Journée mondiale de prière pour les vocations, le 7 mai, "Dimanche" s’est penché sur la vocation dans l’Eglise. Les appels sont multiples et variés, mais ils concourent chacun au bien du corps ecclésial tout entier. Mais au fait, une vocation, qu’est-ce que c’est?

La vocation, qui est un autre mot pour "appel", est une donnée constitutive de la vie chrétienne, et qui concerne tous les chrétiens. Au point de départ, il y a l’appel du Christ à le suivre, auquel chaque chrétien, chaque chrétienne, répond par la foi. Par le baptême, nous devenons d’autres "christ", et ensemble, les chrétiens forment le Corps du Christ, le Peuple de Dieu, le temple de l’Esprit saint.

Pour l’abbé André Vervier, coordinateur de la pastorale des vocations dans le diocèse de Liège, tout commence par notre baptême. "Il y a un appel au départ. Pour toutes et tous, en vertu de notre baptême, il s’agit de repartir de notre condition commune de baptisé. Et cet appel va se diversifier en différentes vocations d’Eglise; mais, l’appel fondamental commun, c’est notre baptême."

Le mariage, une vocation à part entière

Parmi ces différentes vocations, il y a bien sûr le ministère du prêtre, mais également le diaconat, la vie religieuse sous ses différentes formes, dont la vie monastique, mais également le mariage, et l’engagement des laïcs dans l’Eglise. A travers leur diversité et leur spécificité irremplaçable, toutes ces vocations ont une finalité commune: rendre visible l’amour de Dieu, rendre présente l’Alliance qu’il propose à chacune et à chacun, construire ensemble l’humanité nouvelle, dont l’Eglise se veut déjà le signe visible.

Le mariage est, avant tout, une réalité "naturelle", qui s’enracine dans la Création. En ce sens, la vocation au mariage est d’abord "un appel naturel", comme l’exprime l’Abbé Vervier. Mais, ajoute-t-il immédiatement, la vocation chrétienne au mariage va plus loin. Dans le mariage chrétien, il s’agit de "s’inscrire dans l’Alliance que le Christ a faite avec son Eglise, (…) c’est un appel à l’évangile à travers, dans ce cas-ci, une vocation de mariés". A ce titre, les personnes mariées ont une mission particulière dans l’Eglise et dans le monde, celle d’être icône de l’amour de Dieu pour l’humanité, de se sanctifier l’un l’autre, et de faire grandir des enfants en humanité et dans la vie chrétienne.

Complémentarité des vocations

Les vocations sont complémentaires dans l’Eglise, de manière très concrète, en se renforçant les unes les autres dans ce qu’elles sont à vivre. "Les couples appellent le prêtre à vivre leur sacerdoce et le prêtre appelle à vivre leur mariage. C’est très fort", dit André Vervier. "Ma mission comme prêtre, c’est de rassembler tous les couples qui veulent vivre leur mariage comme une vocation, pour faire Eglise. Parce que beaucoup de couples, à travers les prêtres, se sentent faire partie de l’Eglise, tandis que les couples m’apprennent à moi, prêtre, ce que c’est qu’aimer. Quand je vois comment se construit leur amour, la vie avec leurs enfants, cela m’interpelle."

Cette complémentarité concerne bien sûr, également, les autres vocations dans l’Eglise. Les religieuses et religieux sont signes, pour tous les chrétiens, de ce que l’amour de Dieu, la relation avec Dieu, est la destinée de chaque femme et de chaque homme. Le moine et la moniale, dans leur prière silencieuse, portent le monde au cœur de Dieu, et réciproquement.

Discernement

Comment se présente une vocation? Comment la reconnaît-on? "En général", répond l’Abbé Vervier, "on distingue quatre petits critères". D’abord, on éprouve un appel particulier à vivre quelque chose de l’évangile. Ensuite, il y a la permanence de cet appel dans le temps: "Quand on a un peu la tête libre, ça revient tout le temps". Troisièmement: quand on entre pour ainsi dire dans cet appel, on éprouve de la joie, même si, par ailleurs, cela peut paraître difficile, même si cela demande des renoncements. Et enfin, ce que j’éprouve est confirmé par les autres, par notre entourage proche, ceux qui nous connaissent.

Après, le discernement va prendre du temps. Il y a toute une maturation, et c’est, outre la formation intellectuelle et humaine qui est donnée, ce à quoi servent les années passées au Séminaire, pour les futurs prêtres, et les noviciats pour les religieux.

Aujourd’hui, un certain nombre de jeunes font une expérience spirituelle forte, une expérience de Jésus-Christ, dans des lieux comme Taizé ou les JMJ, par exemple. Ces expériences se traduisent souvent par une relation personnelle, un "je – tu" intimiste avec Dieu. Mais dans le contexte d’une vocation, il faut aussi vérifier si ces personnes sont disposées à vivre un service en Eglise. Toute vocation, en effet, passe également à travers un appel d’Eglise.

Christophe HERINCKX

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